Le Contre-courant



Pétition E-1209 sur la navigation de plaisance sur le Richelieu
Réponse à la réponse du ministre Garneau

Raynald Collard
Initiateur de la pétition E-1209, pour l’Association des riverains et ami(e)s du Richelieu

Monsieur le Ministre,

Nous avons été extrêmement déçus du peu de considération que vous avez fait de notre pétition E-1209 portant sur la navigation de plaisance sur la rivière Richelieu.

Que s’est-il donc passé à Ottawa pour que cette pétition reçoive pareille réception? ? En a-t-on lu le texte? Sait-on à Ottawa où coule cette rivière au cœur de notre histoire depuis 400 ans? S’est-on trompé de pétition? A-t-on confié la rédaction de la réponse à un fonctionnaire qui n’a jamais traversé la rivière des Outaouais?

Monsieur le Ministre, plus de 600 personnes ont réclamé par cette pétition une intervention de votre ministère pour corriger une situation qui se dégrade d’année en année. Or, depuis la remise de cette requête au Conseil privé en décembre 2017, la liste des ravages potentiels s’est encore nettement allongée.

Êtes-vous au courant, Monsieur le Ministre, qu’un glissement de terrain à St-Roch-du-Richelieu, près de l’écluse de St-Ours, a failli emporter en octobre dernier une maison et ses occupants? Pire encore, connaissez-vous ce rapport dévastateur, remis cet hiver par Transport Québec aux municipalités riveraines du Richelieu, signalant la fragilité des berges pour des centaines de maisons sises sur ses rives? Ces propriétaires sont sous le choc. Les riverains sont inquiets. Mais y a-t-il quelqu’un au bout du fil pour les écouter?

La pétition E-1209 établissait pourtant clairement cette donnée: « Considérant l’érosion des berges toujours grandissante et les risques qu’elle occasionne pour l’environnement et les propriétés longeant la rivière ; ».

L’Association des riverains du Richelieu, Monsieur le Ministre, a donc voulu, entre autres sujets, attirer votre attention sur les effets grandissants du batillage sur les berges pilonnées par des bateaux de plaisance de plus en plus gros et de plus en plus rapides. Or, votre réponse ne tenait compte que du batillage des cargos sur le fleuve St-Laurent!?!

Nous ne prétendons pas nous substituer aux géologues pour expliquer cette situation, mais nous croyons fermement que le batillage agit comme activant à l’érosion des berges sur les cours d’eau, spécialement sur des rivières en milieu argileux comme le Richelieu.

Monsieur le Ministre, en avril 2017, espérant améliorer la situation, permettez-nous d’attirer votre attention sur une demande que nous avions acheminée à Parc-Canada. Alors que les inondations sévissaient partout dans la région de Montréal, que le niveau du Richelieu était dangereusement élevé et que les écluses accueillaient un nombre record de bateaux à l’occasion de la gratuité des passages pour célébrer le 150ième de la Confédération, nous avons demandé aux gestionnaires fédéraux des écluses la simple permission de distribuer aux plaisanciers un texte dans le but de les sensibiliser à ce phénomène. La permission nous a été refusée, et ce au nom d’un pseudo règlement de non-sollicitation dans les parcs. Nous avons alors publié des articles dans les journaux pour remédier à ce blocage. Cette année, nous allons distribuer prochainement (par nos propres moyens, puisque Parc-Canada refuse de collaborer) un dépliant d’information sur la conduite respectueuse en milieu fragile.

Monsieur le Ministre, au nom des quelque 600 signataires de la pétition E-1209 et des quelque 12,000 riverains résidant le long de la RIVIÈRE RICHELIEU, nous vous demandons de reconsidérer votre réponse et faire suite à ce que nous vous demandions alors dans la pétition E-1209 : « Nous, soussigné(e)s, citoyens et citoyennes de la région du Richelieu, demandons au Bureau de la Sécurité Nautique et au gouvernement canadien de considérer la mise en place d’une réglementation pour restreindre la vitesse des embarcations sur la rivière Richelieu. »

Monsieur le Ministre, nous croyons notre cause juste et nos interventions pour améliorer les rapports entre les plaisanciers et les riverains ont déjà commencé à porter fruit. C’est ainsi que, pour la prochaine saison, nous avons réussi à convaincre la Sûreté du Québec de patrouiller sur la rivière 4 jours par semaine et de sanctionner les déviants. Mais il n’existe aucune norme concernant la vitesse et la hauteur des vagues qui permettrait de préciser les balises.

Nous croyons que si, pour le fleuve entre Trois-Rivières et Montréal, votre ministère a pu suspendre un pilote du St-Laurent pour avoir piloté l’été dernier un cargo dont les vagues excessives avaient créé du tort aux rives avoisinantes, nous croyons fermement qu’une forme de réglementation semblable pourrait s’appliquer sur le Richelieu.

En ce qui concerne la protection des berges, ce qui est vrai pour le fleuve, lieu de passage obligé entre le cœur du pays et l’océan, ne le serait-il pas aussi pour le Richelieu, lieu de passage historique obligé pour les Champlain, Abénakis, Hurons, Mohaks, Français, commerçants de fourrures, milices américaines, Bostonnais, Patriotes… et maintenant les plaisanciers en transit entre le fleuve et la Hudson river?

Espérant retenir votre attention sur un dossier prioritaire pour les riverains sis le long des quelque 124 km de ce cours d’eau patrimonial, Monsieur le Ministre, acceptez nos salutations distinguées.

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