Le Contre-courant

Le comité citoyen Sécurité ferroviaire Rive-Sud
Encore un autre déraillement au Québec en 2018

Deux déraillements en une semaine en Montérégie; le premier à Saint-Constant le 10 juillet dernier et le second, le 16 juillet, dans la ville de Saint-Polycarpe. Ce dernier événement impliquant 25 wagons, dont certains contenaient des matières dangereuses, s’est produit sur un terrain plat au milieu de champs, malgré une vitesse inférieure au maximum permis. À première vue, aucune condition environnementale, à cet endroit, ne pourrait en être la cause. Il ne s’agit pas d’une petite compagnie américaine inconnue, mais bien d’un train de marchandises du Canadien Pacifique (CP). Imaginez le bilan effroyable si ce déraillement était survenu dans un milieu plus densément peuplé, comme Boucherville, par exemple…

Plus de cinq (5) ans après la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, le comité citoyen Sécurité ferroviaire Rive-Sud considère qu’il n’y a pas grand chose qui a changé sur la question de la sécurité du transport ferroviaire au Canada. L’annonce faite par le ministre des Transports M. Marc Garneau, le 24 juillet 2016, de devancer de six mois le retrait des wagons-citernes DOT-111 impliqués dans la tragédie de Lac-Mégantic était un pétard mouillé. Ce type de wagon ne peut plus transporter de pétrole, mais peut servir à transporter d’autres matières qui sont encore plus dangereuses que le pétrole. Il faudra attendre 2025 pour que tous les wagons actuels, jugés non sécuritaires par le BST (Bureau de la sécurité des Transports, organisme fédéral), soient entièrement remplacés.

Depuis l’événement de Lac-Mégantic, seulement deux (2) des cinq (5) recommandations du BST ont été implantées au Canada. Le BST, dans son bilan, blâme Transport Canada et la compagnie Montreal Maine & Atlantic (MMA) pour la tragédie de Lac-Mégantic.

On peut donc en déduire que, pendant les 7 prochaines années, le transport de pétrole et de matières dangereuses à travers les zones urbaines densément peuplées continuera d’être à risque. D’autant plus que l’Association des produits pétroliers du Canada prévoit que d’ici 2030 la production des sables bitumineux de l’Alberta aura augmentée de près de 40%, que l’O.N.E. (Office National de l’Énergie, organisme fédéral) affirme qu’il faut aider l’Alberta à diversifier ses marchés d’exportation et, finalement, qu’il suffirait d’une remontée du prix du pétrole pour que le brut des sables bitumineux recommence à transiter à travers nos villes. De plus, il ne faut pas oublier que le développement du transport ferroviaire se poursuit, entre autres avec l’agrandissement du Port de Montréal à Contrecoeur, ajoutant de longs convois de conteneurs d’ici 2023. Toutes ces raisons nous motivent à demeurer vigilants et à continuer de réclamer la relocalisation de la voie ferrée, là où c’est possible, sur le tracé Boucherville/Sorel-Tracy.

Le comité de Sécurité ferroviaire Rive-Sud

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