Alors qu’il intervenait à l’Assemblée nationale, le 19 février dernier, dans le cadre du débat sur l’adoption du projet de loi 28, Loi dite de «mise en œuvre du budget et visant le retour à l’équilibre budgétaire», le député de Verchères et leader parlementaire adjoint de l’opposition officielle, monsieur Stéphane Bergeron, a vivement dénoncé ce qu’il a appelé la «harperisation» des façons de faire du gouvernement libéral de Philippe Couillard.
«Ce projet de loi 28 touchant prétendument la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget contient nombre de dispositions qui n’ont strictement rien à voir avec ce qui a été annoncé par le ministre des Finances! C’est un projet de loi fourre-tout, monstrueux, un projet de loi “mammouth”, pour reprendre l’expression désormais consacrée à Ottawa. C’est le genre de pièces législatives qu’on n’avait jamais véritablement vues à Québec. Il semble qu’on ait succombé à la tentation de copier, d’importer ici, dans notre Assemblée nationale, ces pratiques plus ou moins heureuses qu’on observe au Parlement fédéral depuis l’élection des conservateurs de Stephen Harper», a d’entrée de jeu déclaré Stéphane Bergeron.
«On assiste, depuis le début de cette session, à un certain nombre de dérives pour le moins préoccupantes de la part du gouvernement libéral, qui démontrent clairement que ce gouvernement n’est pas, contrairement aux prétentions du premier ministre, “l’un des gouvernements les plus transparents de l’histoire”. Il s’agit plutôt du gouvernement de l’opacité, des manœuvres en catimini», a martelé monsieur Bergeron.
«J’en veux aussi pour preuve, a-t-il poursuivi, le projet de loi 10 bouleversant l’organisation du système de santé et de services sociaux, adopté sous bâillon, où le gouvernement nous dévoilait ses véritables intentions au compte-gouttes en déposant des liasses d’amendements, et ce, jusqu’à la toute dernière minute. Même chose avec le projet de loi 20, décrétant notamment la charge de travail à laquelle devront s’astreindre les omnipraticiens, qui n’énonce essentiellement que de grands principes, les modalités d’application devant être explicitées dans la règlementation, qui nous est toujours inconnue et qui échappe au contrôle parlementaire, sans compter que le projet de loi 28 prévoit notamment de soustraire le ministre de la santé de l’obligation de procéder à la prépublication de certains règlements.»
«Comme si ça ne suffisait pas déjà, on apprend que les ministres et députés libéraux ne peuvent plus s’adresser aux journalistes avant d’avoir eu les lignes du cabinet du premier ministre. Non content d’imposer le bâillon à l’opposition, voilà que le premier ministre impose le bâillon à sa propre députation! Ça rappelle l’autoritaire “toé, tais-toé!” attribué à l’ex-premier ministre Duplessis. Il s’agit de réminiscences d’une époque que nous pensions révolue, mais il semble bien que Philippe Couillard ait décidé de s’en inspirer… C’est extrêmement préoccupant», de conclure, outré, Stéphane Bergeron.