À l’occasion de la période de questions, le 16 avril dernier, le député de Verchères et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique et d’intégrité, monsieur Stéphane Bergeron, est revenu à la charge dans le dossier du prêt de 100 millions de dollars octroyé à Canadian Royalties, avant de déposer une motion dont l’objectif était de faire la lumière sur l’ensemble des activités professionnelles du premier ministre au sein des entreprises Amorfix et Canadian Royalties, et ce, de son départ de l’Assemblée nationale en juin 2008 à aujourd’hui.

«Hier, le premier ministre et le ministre de l’Économie se sont encore embourbés dans leurs contradictions par rapport à leurs liens avec Canadian Royalties. Après avoir déclaré que le premier ministre ne les avait pas rencontrés, le ministre a dû se corriger et avouer la vérité. Après avoir déclaré que c’est à la demande du gouvernement que la rencontre avait eu lieu, le ministre a dû revenir sur ses propos et confirmer que l’entreprise avait sollicité la rencontre. Il nous a aussi dit que le dossier n’est pas passé sur son bureau et que c’est Investissement Québec qui l’a géré du début à la fin. Le premier ministre prétend même avoir appris le prêt de 100 millions de dollars dans le journal! Or, le ministre de l’Économie a été autrefois à la tête d’Investissement Québec. Quand il était P.D.G. d’Investissement Québec, le dossier de Canadian Royalties est-il passé sur son bureau? Et, si oui, qu’a-t-il fait avec?», a demandé monsieur Bergeron.

Le ministre a d’abord essayé d’esquiver la question en laissant entendre que l’opération financière en faveur de Canadian Royalties était à coût nul pour l’État québécois, ce à quoi le député de Verchères a répondu en expliquant qu’un prêt de premier rang implique des déboursés importants pour le trésor public. Par la suite, le ministre a changé une nouvelle fois de version, par rapport à la veille, affirmant désormais que c’est le gouvernement qui était à l’origine de la rencontre de Pékin, contredisant ainsi les affirmations du premier ministre. «Le ministre ne peut pas remettre la pâte à dents dans le tube! Il peut bien essayer de dire le contraire aujourd’hui, mais il a dit hier les avoir rencontrés à leur demande et que c’est parce qu’ils avaient finalement investi chez nous, que c’était une bonne affaire. Est-ce qu’on doit comprendre de ses propos qu’on peut enfreindre la loi sur le lobbyisme si, pour reprendre son expression, c’est « bon pour nous »?», s’est interrogé le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique et d’intégrité.

«Les informations rendues publiques concernant l’entreprise Amorfix et le prêt consenti à Canadian Royalties, ainsi que les contradictions incessantes du gouvernement dans ces dossiers soulèvent des questions pertinentes sur les engagements professionnels du premier ministre après qu’il ait quitté ses fonctions de ministre de la santé. Je m’étonne que son gouvernement, qui devait être celui de la transparence, se soit opposé à la motion qui aurait justement pu lui permettre de dissiper la confusion susceptible de donner lieu à ce qu’il dénonce comme étant des « amalgames »», de conclure Stéphane Bergeron.

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