Lors de la période de questions du 6 mai dernier, le député de Verchères et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires intergouvernementales et de francophonie canadiennes, monsieur Stéphane Bergeron, a interpellé son vis-à-vis ministériel au sujet du refus du gouvernement libéral d’exiger l’application de la Loi 101 aux entreprises à charte fédérale.

«Lors de l’étude des crédits, le ministre des Affaires intergouvernementales a déclaré qu’il refusait d’exiger des entreprises à charte fédérale sur le territoire québécois qu’elles respectent la Loi 101. C’est à la fois un exemple de la politique mollassonne du gouvernement libéral face à Ottawa, mais aussi du peu d’importance que les libéraux accordent à la protection de la langue française au Québec. En fait, on baisse les bras sur deux fronts à la fois! Le premier ministre, qui semble s’en remettre beaucoup à la Chambre des communes pour défendre les intérêts du Québec, devrait savoir qu’à la Chambre des communes, le Bloc Québécois et le NPD ont déjà déposé des projets de loi pour que la Charte de la langue française s’applique aux entreprises à charte fédérale. Même un parti résolument fédéraliste comme le NPD appuie cette position! Le ministre va-t-il réévaluer la sienne et exiger l’application de la Loi 101, de la Charte de la langue française, y compris aux entreprises à charte fédérale, sur le territoire du Québec?», a demandé monsieur Bergeron.

Devant la réponse lénifiante du ministre, le député de Verchères l’a relancé sans attendre: «Les libéraux attendent béatement la prochaine crise… Pendant ce temps, c’est l’abdication tranquille, c’est la résignation tranquille! Il faudrait, selon eux, arrêter de défendre le français au Québec, tout d’un coup que les autres provinces puissent éventuellement, potentiellement, hypothétiquement poser des gestes par lesquels ils s’en prendraient aux francophones hors Québec. Le ministre peut-il se tenir debout et dire qu’au Québec, ça se passe en français, y compris dans les entreprises à charte fédérale?».

«Ce qu’on attend du gouvernement, c’est qu’il fasse preuve d’échine, qu’il ait de la colonne, pas un gouvernement qui a peur de son ombre. Avec une attitude comme celle-là, Robert Bourassa n’aurait jamais fait adopter la Loi 22 et René Lévesque n’aurait jamais fait adopter la Loi 101! Le ministre est-il en train de nous dire que la défense de la langue française, au Québec, c’est avec son gouvernement que ça s’arrête?», de tonner Stéphane Bergeron.

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