À l’occasion de la période de questions, le 12 mai dernier, le député de Verchères et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Affaires intergouvernementales canadiennes, monsieur Stéphane Bergeron, a questionné le premier ministre quant à sa stratégie pour le moins équivoque de défense des intérêts et revendications du Québec face au gouvernement fédéral.

«Le premier ministre s’est présenté devant l’Assemblée législative de l’Ontario pour y énumérer les modestes demandes du Québec au gouvernement fédéral. Pourquoi à Queen’s Park plutôt qu’à l’Assemblée nationale ou même à Ottawa? C’est pour le moins surprenant quand on sait que, selon Mario Dumont, même le premier ministre Robert Bourassa aurait refusé cette tribune qu’il aurait jugée trop « provincialiste ». Les libéraux demandent encore moins que Jean Charest en 2008, quand il avait écrit une lettre aux partis fédéraux, énumérant une dizaine de revendications. Quand on demande moins que Jean Charest, c’est pas peu dire! Au lieu d’aller faire des beaux discours devant les députés ontariens à Toronto, le premier ministre peut-il dresser la liste exhaustive des demandes du Québec, l’adresser formellement aux partis politiques fédéraux et exiger d’eux qu’il la respectent?», a d’emblée demandé monsieur Bergeron.

Le premier ministre cherchant à faire diversion par des réponses dilatoires, le député de Verchères est revenu à la charge: «Rien sur le péage sur le pont Champlain; rien sur l’apport du chantier Davie dans les contrats de la marine canadienne; rien sur la compensation pour la destruction des données du registre des armes à feu; rien sur l’imposition d’une commission pancanadienne des valeurs mobilières; rien sur les conditions du financement de la lutte contre l’itinérance; rien sur le financement de Radio-Canada en région; rien sur l’abolition du crédit d’impôt aux fonds de travailleurs. On abandonne avant même d’avoir demandé quoi que ce soit! Le premier ministre présente des demandes à tout le monde partout, sauf au gouvernement fédéral. Quand les libéraux vont-ils enfin se tenir debout face au gouvernement fédéral?»

Afin d’illustrer la nécessité de demeurer vigilants face aux tentations centralisatrices d’Ottawa, Stéphane Bergeron a présenté une motion qui se lit ainsi: «Que l’Assemblée nationale dénonce toute proposition visant à ce que le gouvernement fédéral mette en place un ministère des Affaires municipales ou des Affaires urbaines, ce domaine étant une compétence exclusive du Québec». Cette motion fut adoptée à l’unanimité et sera transmise à la Chambre des communes, ainsi qu’aux partis fédéraux.

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