bergeronLe député de Verchères, monsieur Stéphane Bergeron, est intervenu à l’Assemblée nationale, le 11 novembre dernier, pour pointer du doigt l’incohérence et le manque flagrant de discernement dont fait preuve le gouvernement libéral dans son intention de prévenir et de lutter contre les discours haineux.

Monsieur Bergeron a d’abord fustigé le fait que le projet de loi 59 soit complètement déconnecté des besoins réels exprimés par la population québécoise. «Comme l’a suggéré Fatima Houda-Pépin, nous devons être à l’affût des mouvements qui viennent infiltrer notre société, jusque dans nos institutions scolaires. À cet effet, ma collègue Agnès Maltais, députée de Taschereau, a proposé un projet de loi visant à créer un observateur de l’intégrisme religieux, de telle sorte que la lutte contre la radicalisation ne soit pas qu’une question relevant de la police. Nous avons besoin d’une meilleure compréhension du phénomène, ainsi que d’interventions adaptées et bienveillantes auprès des jeunes engagés dans un processus de radicalisation.»

«Or, le projet de loi libéral, tel qu’il nous est présenté dans sa première partie, ne vise essentiellement qu’à attribuer de nouveaux pouvoirs de censure, pour dire les choses telles qu’elles sont, au tribunal des droits de la personne et des droits de la jeunesse, alors que les tribunaux réguliers sont tout à fait compétents pour intervenir en la matière, en vertu du Code criminel. On se retrouverait avec des dispositions superflues, qui, loin de contribuer à la lutte contre l’intégrisme et la radicalisation, permettraient plutôt aux intégristes de s’attaquer à celles et ceux qui dénoncent la radicalisation; journalistes, militants de la liberté d’expression et citoyens, qu’on accusera à tort d’entretenir la haine et l’islamophobie. C’est extrêmement préoccupant!», de poursuivre le député de Verchères.

Suite à l’intervention de nombreux groupes allant dans le même sens, la ministre de la justice a candidement admis que son projet de loi devait être modifié en profondeur, ce qui pose un nouveau problème de cohérence quant à la méthode choisie par le gouvernement. «Nous discutons de quelque chose qui n’aura peut-être pas lieu d’être. Je m’interroge sur la judicieuse utilisation du temps des parlementaires et des groupes qui sont venus faire savoir que le projet de loi, sous sa forme actuelle, est totalement inacceptable. Nous débattons d’un principe sans même savoir si la version finale de ce projet de loi reprendra les mêmes principes», a conclu Stéphane Bergeron, qualifiant l’exercice de «surréaliste».

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