Rapport Gagné sur le sirop d’érable : Pourquoi Pierre Paradis blâme-t-il les producteurs, alors que c’est au gouvernement que ça bloque?
Plusieurs députés du Parti Québécois se sont joints aux nombreux acériculteurs qui se sont réunis cette semaine devant l’Assemblée nationale, en dépit d’une météo exécrable, pour dénoncer le rapport Gagné, rendu public la semaine dernière par le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis. Le député de Richelieu, Sylvain Rochon, dénonce l’attitude du Parti libéral dans ce dossier : il blâme les producteurs, alors que c’est au gouvernement, plus précisément à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) que ça bloque.
« Ce sont plus de 1 200 producteurs de sirop d’érable qui ont convergé vers Québec pour demander au ministre Pierre Paradis de cesser ses attaques contre eux. Le rapport propose de mettre fin à la mise en marché collective pour augmenter la production globale de sirop. Pourtant, cela fait plus d’un an et demi que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec demande à la Régie des marchés agricoles et alimentaires la permission d’effectuer 2 350 000 entailles supplémentaires pour, justement, augmenter sa production », a rappelé Sylvain Rochon.
« Déjà, il est trop tard pour le printemps 2016, mais la décision doit venir rapidement pour que les nouvelles entailles soient prêtes pour la saison 2017. Comment le ministre peut-il accuser les producteurs de laisser le marché aux Américains, alors que c’est à la Régie des marchés agricoles que la demande bloque ? », s’interroge par ailleurs le député. Soulignons que selon la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, le délai représenterait un report d’investissements de l’ordre de 50 M$ qui se feraient surtout en fournitures et en expertise québécoises. « Je connais des acériculteurs dans Richelieu qui sont prêts à augmenter le nombre d’entailles dans leur érablière », a précisé le député de Richelieu.
Sylvain Rochon considère que si le Québec est le leader mondial dans le domaine de l’érable, avec des ventes dans plus de 80 pays, c’est justement parce que les producteurs ont fait front commun. À l’instar de ses collègues, il se demande pourquoi le gouvernement s’entête à vouloir réparer ce qui n’est pas brisé. « Avec une hausse annuelle de production de 11 %, et une progression des ventes à l’international de près de 30 % depuis 5 ans, pourquoi s’attaquer à cette filière ? », a-t-il conclu.