Causerie de Diane Lamarre sur la santé
Deux ans et deux bouleversements de structures plus tard, aucune amélioration de la qualité des soins…
Plus de 50 personnes ont répondu, le 28 mai dernier, à l’invitation lancée par l’Association du Parti Québécois de Verchères, ainsi que par le député de la circonscription et whip en chef de l’opposition officielle, monsieur Stéphane Bergeron, pour rencontrer la députée de Taillon et porte-parole de sa formation politique en matière de santé et d’accessibilité aux soins, madame Diane Lamarre.
Les convives n’ont manifestement pas regretté d’avoir sacrifié leur matinée ensoleillée pour venir prendre leur petit-déjeuner en sa compagnie. Même les autres clients attablés au restaurant Varennes Pizzéria n’ont pas manqué de prêter attention, de façon furtive ou soutenue, aux propos de madame Lamarre au sujet des incidences découlant des bouleversements de structures lancés par le ministre de la Santé sur la qualité et l’accessibilité des soins.
Madame Diane Duplin, présidente de l’Association du Parti Québécois de Verchères a d’abord pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux convives et les remercier de leur présence, puis monsieur Bergeron a fait l’éloge de sa collègue. «Diane est vraiment extraordinaire, car elle parvient à garder son calme face aux attaques répétées et souvent personnelles du docteur Barrette, le ramenant continuellement au fond de la question débattue. C’est par sa résilience, sa compétence et son professionnalisme qu’elle a su se mériter l’estime des Québécoises et Québécois», de déclarer Stéphane Bergeron.
Puis, madame Lamarre a brossé un tableau exhaustif de ce qui se passe actuellement dans le secteur de la santé, auquel le Québec consacre près de la moitié de son budget. «Le ministre a fait le choix d’investir dans les structures et l’augmentation de la rémunération des médecins, sans la moindre augmentation de services en retour. Les problèmes d’accès sont toujours aussi criants. À titre d’exemple, 60% des cas de cancer dépistés qui nécessitent une opération dans les 28 jours n’obtiennent pas ce service. De 25 à 28% des Québécoises et Québécois n’ont toujours pas de médecin de famille», a-t-elle souligné. Celle qui a été présidente de Pharmaciens sans frontières et de l’Ordre des pharmaciens du Québec a fait une comparaison éloquente sur la base de sa vaste expérience: «En Afrique, les gens prennent deux jours pour se rendre à l’hôpital où ils sont vus dans les 30 minutes suivantes, alors qu’au Québec, les gens prennent 30 minutes pour se rendre à l’hôpital où ils attendent 2 jours pour être vus! 60% des gens qui se présentent à l’urgence devraient être vus ailleurs. C’est un véritable gaspillage quand on sait qu’il en coûte de 250$ à 500$ seulement pour ouvrir un dossier à l’hôpital, alors qu’il n’y a pas d’investissement dans les soins à domicile. Les lois 10 et 20 n’ont toujours pas réglé le problème de l’accès aux soins», a-t-elle martelé.
La députée de Taillon a néanmoins fait état de deux importantes victoires récemment obtenues par le Parti Québécois. Avec l’appui de plusieurs groupes, elle a fait en sorte qu’une disposition d’un projet de loi qui aurait formalisé la possibilité, pour les médecins, d’imposer des frais accessoires à leurs patients soit retirée. De plus, le projet de transfert des travailleurs sociaux des CLSC vers les groupes de médecine familiale (GMF) a été bloqué. Ce faisant, les CLSC pourront continuer à offrir ces services sur l’ensemble du territoire du Québec, alors que les GMF sont encore trop peu nombreux pour y parvenir convenablement.
Il s’agissait du premier déjeuner rencontre de l’Association du Parti Québécois de Verchères. Le succès remporté par ce déjeuner est certainement de nature à inciter l’organisation à renouveler l’expérience, en plus de la fête champêtre, qui réunit tous les ans les souverainistes du Parti et du Bloc Québécois en août, et du traditionnel souper spaghetti, qui se tiendra en novembre prochain. Le succès de ce premier déjeuner rencontre témoigne du désir des citoyennes et citoyens de se renseigner sur la façon dont le gouvernement s’acquitte de la mission qui lui a été confiée par la population québécoise.