Soins de santé
Le manque de personnel est tragique

J’en ai parlé autrefois, même si cela concernait un peu plus les bains, mais je crois que cela n’a pas suffi.

Dans le domaine de la santé, les hôpitaux et CHSLD, nous avons souvent le maudit problème du manque de personnel. Cela semble être le cas depuis très longtemps et ça ne fait qu’empirer. J’essaie toujours de comprendre pourquoi cela arrive si souvent, mais, malgré tout, je trouve que c’est inacceptable.

Je peux comprendre que, l’été, les gens sont en vacances et que c’est plus difficile trouver du personnel que le reste de l’année -il en manque pourtant à l’année!- mais que ce soit l’été ou non, ce n’est pas une raison pour qu’il manque de monde. Les postes devraient toujours être comblés lorsque le personnel régulier est absent, car c’est ça le problème: Quand les régulières ne sont pas présentes, il n’y a personne pour les remplacer.

Pourquoi ?

Ils sont censés engager du monde, du moins j’espère, mais sérieusement où sont-ils? Moi je crois comprendre la raison. Notre CHSLD est affilié avec Longueuil et Sorel maintenant: ils comblent les remplacements dans les CHSLD les plus proches en premier, et les plus loin en dernier, comme si nous étions moins importants. Pourtant, nous sommes tous aussi importants, c’est à dire des êtres humains qui vivent ici et qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux. C’était bien mieux à l’époque où les CHSLD étaient plus indépendants.

Encore une fois, c’est inacceptable. La liste de rappel, elle est là pour avoir du personnel de remplacement, non? C’est le travail de la direction de trouver le personnel pour remplacer, non? Pourquoi ne trouvent-ils pas toujours des gens? J’ai la fâcheuse impression que certaines personnes disponibles ne se font pas appeler.

Les conséquences

Quelquefois, j’ai l’impression qu’on se fout des résidents et des employés. Quand il manque du personnel, les employés finissent par se brûler et tomber malades. Cela affecte ensuite les résidents, car plus de gens tombent malades et plus il manque de personnel. Déjà que nous avons seulement un bain par semaine, ne pas l’avoir parce qu’il manque du personnel, c’est intolérable et incroyable.

Il faut aussi comprendre que ce ne sont pas seulement des personnes âgées qui vivent en CHSLD et que, même si nous sommes en moins grand nombre, les gens handicapés y sont également résidents. La plupart des résidents âgés ne peuvent malheureusement pas se défendre comme moi et ce sont eux qui sont le plus affectés là-dedans. Les familles doivent absolument se plaindre et tenter de faire bouger les choses, car ce sont vos parents, vos enfants, vos frères ou sœurs qui sont affectés et on ne peut pas blâmer les préposés, les  infirmières auxiliaires et les infirmières, car ils font leur possible et n’en peuvent plus eux non plus du manque de personnel.

Agir

Monsieur Barrette et Couillard devraient sérieusement faire bouger les choses et engager encore plus de monde. Ne me dites pas qu’ils n’ont pas d’argent. On s’entend que les médecins et les politiciens sont payés avec un salaire énorme alors que les employés de la santé, eux, quand ils veulent un salaire de 2 % de plus, c’est refusé. Pourtant le travail en CHSLD est brûlant physiquement, tout autant que celui de médecin ou de politicien. C’est en tout cas ce que je pense.

Les grands patrons, trop souvent dans leur bureau pour savoir ce qui se passe dans les établissements, doivent faire quelque chose. L’écœurement est général et c’est inhumain de traiter ainsi les employés et résidents. J’oserais dire qu’on s’approche de la maltraitance. Les employés tombent à cause du manque de personnel et les résidents ont de la difficulté à avoir leurs services. Il faut comprendre que les gens qui nous aident ne sont pas des robots et ne peuvent pas tout faire. Il faut définitivement que ça bouge, car plus ça avance et plus ça empire.

Vivre en CHSLD

Pour ceux qui trouvent que je n’ai pas ma place à 26 ans en CHSLD, vous vous trompez. À part vivre seul chez soi avec le service du CLSC et un horaire de soins alambiqué, les appartements supervisés qui demandent de l’autonomie -que je n’ai pas- et non-disponibles dans la région, ma seule option demeure le CHSLD.

Un milieu de vie qui serait agréable si ce n’était pas du maudit problème du manque de personnel.

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