black-blanc

shec1

Chronique toponymique
La rue du Moulin-Payet

moulinpayet

Cette rue qui portait jusqu’en 2008, le nom de “rue des Ormes” s’étendait alors de la rue Marie-Rose jusqu’à la rue des Saules. Elle fut créée au moment de la construction du centre communautaire qui loge la mairie de Saint-Antoine-sur-Richelieu. Ce bâtiment était le seul en à y avoir pignon sur rue. Depuis son changement de nom, la rue rejoindra progressivement le chemin de la Pomme d’Or en passant dans le développement domiciliaire Jardin du patrimoine de Saint-Antoine.

Le nom de cette rue rappelle le moulin à vent qui était autrefois situé au bord de la rivière à quelques arpents du chemin de la Pomme d’Or. Des meules ont été retrouvées enfouies dans un des champs de l’ancien propriétaire de cette terre. Ce moulin, le Sieur Jean-Baptiste Martel, garde-magasin du roi à Montréal, l’avait fait bâtir en 1753 après s’être porté acquéreur pour son fils Pierre du fief du Breuil vendu par les héritiers de feu Dame de la Corne. Or le seigneur d’un fief seigneurial n’avait pas le droit de mettre en opération un moulin à farine sur son fief. Ce droit était strictement réservé au seigneur principal d’une seigneurie et, dans le cas qui nous intéresse ici, seul le seigneur de Contrecœur avait ce droit. Une plainte fut portée à l’intendant François Bigot contre le Sieur Martel par le Sieur Pierre-Claude Pécaudy, seigneur principal de la seigneurie de Contrecœur et le 25 mai 1757, l’intendant François Bigot fit parvenir une ordonnance au Sieur Martel lui enjoignant de ne moudre aucun grain à son moulin.

Le 5 septembre 1772, les héritiers de feu Jean-Baptiste Martel vendirent le fief du Breuil au Sieur Pierre-Claude Pécaudy de Contrecœur qui le réunit de nouveau à la seigneurie de Contrecœur. Le 18 octobre 1793, Messire Louis Payet désirant mettre en opération le moulin à farine dont il avait fait l’acquisition en même temps que le lopin de terre sur lequel ce moulin était bâti, prit une entente avec le Sieur Claude-François Boucher de la Perrière, gendre du précédent Seigneur de Contrecœur. Il fut autorisé à remettre en opération le moulin à farine érigé sur son terrain à la condition de remettre annuellement 30 minots de blé.

Ce moulin à farine était un moulin à vent bâti en pierre. Le moulin devenu bancal et jugé dangereux, fut démoli par Norbert Bélanger vers 1913. Les pierres auraient servi pour les fondations de l’ancien quai de Saint-Antoine. Fort heureusement, les vieilles meules ont été conservées par monsieur J.-Ovila Cordeau devenu propriétaire de la terre où se trouvait le moulin. Ces deux meules sont demeurées sur son terrain jusqu’en 1985 alors que la famille Cordeau fit don à la Fabrique des meules du moulin qui sont conservées comme un des très rares souvenirs historiques de la période seigneuriale à Saint-Antoine. Ainsi en 2000 dans le parc de la Fabrique, la Société historique et cultuelle y a installé un panneau qui explique le fonctionnement de cet ancien moulin.

Louis Payet, né le 25 août 1749, était le fils de Louis et Marie-Anne Denault. Il a étudié à Québec où il a été ordonné le 26 février 1774. Il a été curé de Saint-Martin de Laval de 1774 à 1782. Ensuite il a pris la mission de Michillimakinac (Détroit) en 1786. La même année, Louis Payet devenait le deuxième curé de la paroisse Saint-Antoine de Padoue. Il occupa cette cure du 8 octobre 1786 au 11 novembre 1798. Puis , il était appelé à occuper la cure de Verchères jusqu’en 1801. Il est décédé lors d’un voyage à l’Assomption, le 21 août 1801 et a été inhumé dans l’église de Verchères.
.
cote_final
.


Pour ne rien manquer des nouvelles hyperlocales du www.lecontrecourant.com, aimez notre page Facebook et inscrivez-vous au Contre-courriel !

Vous pourriez aimer aussi :

Share This