Le Contre-courant

Une autrice de Contrecoeur lance son premier livre : Furie


Denis-Charles Drapeau
dcdrapeau@lecontrecourant.com

C’est en toute discrétion, le 29 septembre dernier, que le premier livre de l’éditrice d’origine contrecœuroise, Myriam Vincent, a été lancé. Nous savons pertinemment que la COVID-19 bouleverse bien des domaines, il y va de même pour celui de l’édition. En effet, le lancement qui devait se faire cet automne a été annulé par mesure de sécurité. Qu’à cela ne tienne, Furie est désormais disponible dans toutes les librairies du Québec et en ligne.

Une passion

Myriam Vincent baigne dans le monde de la littérature depuis très longtemps. «J’aime tous les livres, je les dévore depuis tout jeune! Ce qui me fascine en littérature, c’est de plonger dans des univers qui ne sont pas les miens. Faire des incursions dans une vie qui n’est pas la mienne et ne le sera jamais, de voir d’autres sensibilités, de voir d’autres vies et d’y avoir accès… c’est fascinant!» nous raconte l’autrice de 26 ans.

Sa passion l’amène à faire son baccalauréat et sa maîtrise en Littératures de langue française. Depuis, elle a publié quelques textes dans les revues littéraires et décroché un poste d’éditrice où elle dirige la collection Prose à la maison d’édition Poètes de brousse. Cette maison s’étant spécialisée depuis 2004 dans les recueils de poésies s’est mise également, depuis 2009, à publier des essais et des romans.

Les impacts de la COVID sur l’édition

En ce moment, il y a beaucoup d’attention médiatique sur les impacts des mesures de restriction sur l’industrie culturelle. Quels sont-ils dans le monde de l’édition?

«C’est sûr que la COVID a eu plusieurs effets négatifs. Par exemple, la plupart des lancements ont été annulés, dont le mien! Ce qui n’aide certainement pas à avoir une grande visibilité. Cependant, on essaie de faire un événement virtuel, mais ce n’est pas évident lorsque l’on n’a pas les moyens des grosses maisons d’édition. Nous ferons surement quelque chose lorsque la pandémie sera derrière nous afin de souligner tous les livres qui sont sortis durant ce temps» nous dit Mme Vincent.

Toutefois, on pourrait s’attendre à ce que le confinement du printemps dernier ait incité plusieurs écrivains à se mettre à la tâche. Se pourrait-il que la COVID apporte au moins un côté positif? «C’est vrai que nous recevons beaucoup plus de manuscrits depuis cet été. En fait, nous en recevons quasiment trop et de très bon qui plus est! Donc, notre calendrier de publication est comme complet pour un certain temps», dit-elle. Rajoutant du même souffle que les ventes des versions papier ont malheureusement chuté par rapport à 2019.

Furie

Pour son premier roman, Myriam Vincent nous dépeint la vie de Marilyn, une étudiante tueuse à gages portée par un désir de vengeance qui n’exécute que des personnes ayant commis des crimes sexuels.

«C’est difficile d’identifier ce roman à un genre particulier. Je peux dire que le style est très québécois, car on est dans le monologue intérieur de Marilyn. On y trouve du suspense, une certaine tension dans le récit, c’est sûr qu’il y a aussi de la violence. En fait, Marilyn se voit comme une justicière du type que l’on retrouve dans les comics books ou les films de Marvel. C’est une citoyenne normale qui décide de faire sa propre justice et se donne une façade d’étudiante afin d’être en mesure d’expliquer son emploi du temps. Aussi va-t-elle essayer de réconcilier ses deux identités au travers du roman», nous résume Mme Vincent.

Les sources d’inspiration

Lors de notre conversation, la romancière nous a confié avoir eu deux principales sources d’inspiration. L’une d’elles est l’univers des comics books que Myriam Vincent explore depuis l’enfance. On ne sera pas étonné de retrouver présence du personnage du justicier ayant une double vie.

«J’ai toujours trouvé cela intéressant : le principe de l’identité double, les dilemmes moraux, j’avais le goût d’explorer ça en création littéraire. Aussi lorsque que j’ai cherché LA grande injustice sur laquelle la justicière pouvait se pencher, je me suis tourné vers les vagues de dénonciation sur la violence sexuelle des dernières années».

De son propre constat, elle déplore la difficulté d’obtenir justice dans ce type de crime sans que cela n’entraîne des conséquences majeures pour les victimes.

«Lorsque j’étais à l’université en littérature en 2014, il y eut plusieurs dénonciations publiques à l’UQAM où j’étudiais et notamment au sein même de mon département. Parce que ces filles-là avaient osé dénoncer leurs agresseurs, elles ont eu des conséquences très graves dans leur vie académique, professionnelle et personnelle. Cela m’a fait réaliser à quel point c’était plus difficile que je pensais d’obtenir une véritable justice. Autrement dit, les choses ne semblaient pas bouger, une fois que la surprise et la stupeur sont passées, rien ne semblait changer réellement», déplore Mme Vincent.

Un rêve d’enfance

Interrogé sur ses autres projets d’écriture, elle se dit vraiment contente et excitée son rêve d’enfance se concrétise, mais souhaite prendre un peu de recul pour l’instant.

«J’ai beaucoup aimé ma première expérience, ce qui m’encourage à continuer. J’ai au moins deux sujets qui m’intéressent. Honnêtement, je pensais m’y remettre tout de suite après la publication de Furie, mais finalement je vais prendre une petite pause d’écriture, parce que c’est beaucoup d’ouvrage lorsque tu travailles à temps plein».

La suite

À savoir s’il y aura une suite à Furie, la principale intéressée nous dit que ce n’est pas dans les plans. «Ce n’est pas prévu, même s’il y a une ouverture pour ça à la fin… en tout cas, pas pour l’instant. Je crois quand même rester dans le même style d’écriture, c’est-à-dire dans le langage oral, mais je souhaite écrire sur d’autres sujets.

Furie est disponible en version papier dans toutes les librairies et en version numérique (ePub) depuis le 29 septembre.

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