Le Contre-courant

Féminicide et violence conjugale
Vigile silencieuse sur la 116 à Beloeil

Mercredi 31 mars de 12h à 13h, 13 femmes ont arboré les photos des femmes assassinées, avec des affiches contenant leur nom, âge, municipalité et par qui elles ont été assassinées. Le groupe portait aussi symboliquement, des boucles blanches géantes – symbole de la lutte contre la violence faite aux femmes ainsi que des urnes ornées d’une colombe et d’une boucle blanche – pour représenter tout le fardeau de leur mort.

«Dans cette vigile silencieuse, nos membres souhaitaient donner toute la place aux femmes assassinées, leur rendre hommage et surtout montrer aux citoyenNEs que c’en est assez, qu’il faut prendre action! Une grande quantité d’automobilistEs ont ralenti, nous ont klaxonnés, nous ont fait signe de leur appui. Vous savez, comme notre campagne de sensibilisation 2020 le disait si bien, on a tous et toutes un rôle à jouer pour que cesse cette violence » commente Joanie Cloutier, organisatrice communautaire du centre de femmes l’Essentielle.

Depuis le début de la pandémie en mars 2020, 13 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Au cours des derniers jours, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, l’Alliance des maisons de 2e étape et L’R des centres de femmes ont invité la population à une journée de mobilisation citoyenne le vendredi 2 avril, partout au Québec.

Les membres du Centre de femmes l’Essentielle de Beloeil se sont aussi mobilisées, afin de s’insurger contre la violence faite aux femmes résultant en féminicide. «Il est aberrant qu’en à peine 8 semaine dans l’année 2021, le Québec dénombre le même nombre d’homicides conjugaux que pour l’année 2020 complète (selon une recension effectuée par Le Devoir dans le cadre de sa vigie des meurtres conjugaux). Nos interventions se multiplient au Centre depuis le début 202, en lien avec la violence faite aux femmes, sous toutes ses formes. Les femmes sont indignées, le stress, la peur et l’anxiété augmentent. Elles souhaitent ardemment que le gouvernement passe de la parole aux actes et agisse concrètement pour freiner cette déflagration.»

Le Centre de femmes l’Essentielle fait partie de la Table de concertation Richelieu-Yamaska en violence conjugale et familiale, agression sexuelle. Ce milieu de concertation actif, composé de la maison d’hébergement La clé sur la porte, des centres de femmes l’Autonomie en soie et l’Essentielle, du CAVAS, du CISSSME et du CISSSME-Patriote, du DPCP, de la police Richelieu St-Laurent et de la sûreté du Québec, a mis sur pied une cellule de crise dans les dernières années.

Cette cellule de crise nommée ÉLAIR est maintenant opérationnelle dans la région Richelieu-Yamaska pour prévenir et intervenir rapidement dans des situations où le potentiel d’homicide est soupçonné. Un protocole permet de lever la confidentialité entre le corps policier, les organismes et les intervenantEs du milieu, afin d’agir rapidement dans les situations à risque. L’ensemble de la population peut, en communiquant des informations, faire une différence. Dans un communiqué de presse émis le 29 mars 2021, les membres du comité de la cellule ÉCLAIR invitaient « tout organisme ou toute personne du public qui s’inquiète d’une situation où un drame pourrait survenir à communiquer avec l’organisme La clé sur la porte au (450) 774-1843, accessible 24h sur 24, 7 jours sur 7».

Le Centre de femmes l’Essentielle souhaite rappeler à la population qu’un service d’accompagnement en violence conjugale est offert dans ses locaux, il suffit de communiquer avec La clé sur la porte pour prendre rendez-vous. Les travailleuses du Centre sont aussi disponibles à accompagner les femmes dans diverses démarches visant la reprise de pouvoir sur leur vie et invitent les citoyennes à communiquer avec elles, que ce soit pour de l’aide ou une écoute. Pour vous impliquer dans ce mouvement qui appelle la population et le gouvernement à prendre action pour que cesse ces meurtres, vous pouvez communiquer avec le Centre de femmes, suivre les événements sur les réseaux sociaux ou encore participer au mouvement en posant des gestes au quotidien, comme le port de la boucle blanche ou la campagne 7/7/7 – 7 jours de tintamarre pour 7 féminicides à 19h (#Action 7/7/7 #PasUneDePlus).

Centre de Femmes L’Essentielle


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