Des nouveaux logements sociaux pour la MRC Marguerite-D’Youville et Boucherville
Un appel à la mobilisation

Dévoilement des résultats de l’« Étude sur les besoins en logements sociaux des personnes souffrant d’un problème de santé mentale de la MRC Marguerite-D’Youville et de Boucherville »

La crise du logement frappe en particulier, les personnes vivant avec un problème de santé mentale, C’est ce qui ressort des résultats de recherche de la nouvelle étude menée par l’Arc-en-Ciel des Seigneuries, organisme d’entraide en santé mentale de Varennes, ville située sur la Rive-sud de Montréal, portant sur les besoins en logements sociaux des personnes souffrant d’un problème de santé mentale sur le territoire de la MRC Marguerite-D’Youville et de Boucherville. Pour la réalisation de cette étude, l’Arc-en-Ciel des Seigneuries a pu bénéficier de l’Alliance pour la solidarité de la Montérégie, contribution financière octroyée par la Table de concertation régionale de la Montérégie et déployée grâce au Fonds québécois d’initiatives sociales (FQIS).

Chiara Benetti, agente de recherche à l’Arc-en-Ciel des Seigneuries, sous la direction de Paul Morin, professeur au département de travail social à l’Université de Sherbrooke, a rencontré 34 personnes dans le cadre de cette recherche et plus précisément 18 personnes qui vivent avec un problème de santé mentale et qui ont des difficultés à se loger, 8 parents qui ont un proche aux prises avec un problème de santé mentale et 8 professionnels œuvrant en matière de santé mentale et logement sur le territoire à l’étude. Un comité de suivi composé de 8 acteurs clés (CDC Marguerite-D’Youville, FROHME, Espoir, APAMM-RS, OMH Marguerite-D’Youville, CJE- Marguerite-D’Youville, Réseau d’Habitations Chez-soi et Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent) a accompagné l’élaboration et la mise en œuvre de la recherche.

Le sombre portrait des conditions de logements des personnes qui souffrent d’un problème de santé mentale sur le territoire de la MRC Marguerite-D’Youville et Boucherville

Obligés à vivre dans des conditions d’insalubrité (moisissures, vétusté) ou dans des logements qui ne respectent pas les normes de sécurité, les participants racontent l’insécurité matérielle qu’ils subissent et ses conséquences sur leur santé physique (problèmes respiratoires) et mentale (troubles anxieux et aggravement des manifestations).

Confrontées à l’inaccessibilité à des logements sociaux sur leur territoire, ces personnes doivent accepter des loyers trop chers et des cohabitations parfois toxiques. Souvent en proie à la peur de devoir soudainement quitter leur logement et en trouver un autre, ce qui s’avère particulièrement difficile dans leur cas en tant que prestataires d’aide sociale, les personnes avec un problème de santé mentale font face au quotidien au sentiment d’insécurité, une insécurité immatérielle, liée à un demain incertain qui les empêchent d’avancer.

Victimes d’une invisibilité à plusieurs niveaux, les personnes aux prises avec un problème de santé mentale lancent leur cri du cœur

Les participants nous confient leur désarroi face au manque de réponses et de solutions en matière de logement de la part des instances publiques. Des longues années d’attente pour un HLM, des renouvellements sans fin des demandes de logement et surtout le silence, beaucoup de silence, presque à vouloir cacher le problème de la précarité sur un territoire qui est parmi les plus aisés de la province. Il ne s’agit pas que d’une invisibilité institutionnelle, mais aussi sociale, une méconnaissance profonde de la fragilité d’une partie de la communauté qui est déjà confrontée à des problèmes de santé mentale. Ces citoyens vivent à l’ombre de cette multiple invisibilité et dans la solitude que la peur de la stigmatisation et de la discrimination leur procure.

Des citoyens forcés de quitter leur territoire malgré eux : vers un affaiblissement de la cohésion sociale de la communauté?

Plusieurs participants, que ça soit des personnes avec un problème de santé mentale, un proche ou un professionnel, déplorent l’éloignement forcé qui est conséquence du manque de logements sociaux et de l’augmentation des prix des loyers. Déjà confrontés aux obstacles de la vie avec un problème de santé mentale et aux nombreux deuils liés à celle-ci, ces personnes sont aussi obligées à renoncer à leurs repères, c’est-à-dire à la proximité à leur famille et à leurs amis, au milieu ou’ ils ont grandi, au rythme de vie qui a réglé leur quotidien. Ainsi faisant, non seulement on les prive d’outils fondamentaux de rétablissement (liens sociaux, saines habitudes de vie…), mais on prive également la communauté de ses citoyens, des rouages essentiels au renforcement du tissu social autour des valeurs de la solidarité, de l’intégration et de la cohésion sociale.

Des solutions d’habitation qui encouragent la participation citoyenne et l’intégration dans la communauté

Interrogés sur les solutions habitatives à privilégier dans le futur, les participants ont tous suggéré des formes diffuses afin d’encourager la mixité sociale, générationnelle et d’usage. Pour la construction de nouveaux logements sociaux, cela pourrait impliquer une réserve de 20-30% d’unités destinées aux personnes avec un problème de santé mentale dans un projet de logements sociaux. Plusieurs répondants se sont alignés sur une formule de coopérative d’habitation qui leur permettrait de s’impliquer et ainsi de briser l’isolement social auquel leur problème de santé mentale souvent les confine. Une forme d’habitat avec des unités autonomes et des espaces communs s’avère donc la solution privilégiée par l’ensemble des répondants. En plus de cela, une bonne partie de participants a aussi souligné l’importance de l’accès à un logement privé locatif subventionné par le programme de supplément au loyer en tant que stratégie pour la création de nouveaux logements sociaux.

Même si tout le monde reconnaît la nécessité de créer de nouveaux logements sociaux un peu partout sur le territoire à l’étude, les villes ciblées en priorité sont Varennes, Saint-Amable et Boucherville. La proximité aux services, en particulier à l’épicerie, la pharmacie, le transport en commun, les loisirs, et surtout leur accessibilité véritable (gratuité ou prix faibles) demeure une préoccupation générale.

Les résultats de l’enquête sont disponibles sur le site de l’Arc-en-Ciel des Seigneuries (à partir du 6 décembre 2021).

Pour plus d’information sur les résultats de recherche, vous pouvez contacter Chiara Benetti, agente de recherche chez l’Arc-en-Ciel, à chiara.benetti@umontreal.ca ou vous pouvez l’appeler au 514-5034223.


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