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Courrier des lecteurs
Si le Richelieu pouvait parler

Pierre Angers
Saint-Antoine-sur-Richelieu

Si le Richelieu pouvait parler, voici ce qu’il dirait.

Bonjour les amis, citoyens et plaisanciers,

Je vous entends aujourd’hui commenter le règlement de limitation sur mes eaux.

Je dois vous dire que je ne vais pas bien aujourd’hui, pas du tout, je suis malade. Cela ne se voit pas en surface, tout parait beau. Mais mon eau est trouble et devient de moins en moins saine. Je sais bien que les gros bateaux à vagues ne sont pas les seuls responsables de ma condition.

Mes eaux sont chargées de pesticides et d’engrais provenant des terres agricoles, 4000 fois par années les municipalités m’envoient directement les eaux qu’elles n’ont pas la capacité de traiter et ce phénomène va en s’accroissant avec l’étalement urbain.

Mais considérez-vous chanceux, l’eau je vous procure est assez propre, elle vient surtout des montagnes de New-York et du Vermont. L’eau est essentielle à la vie et en ce sens, vous êtes choyés. Vous vivez dans un lieu privilégié de la planète, vous en avez de l’eau à profusion. Ne la gaspillez pas!

Mais, attention. Avec vos bateaux de puissance, moto marine, wake boat, speed boat, vous ne m’aidez pas. Avec vos vagues à répétitions, vous détruisez inconsciemment à chacun de vos passages le peu de berges qui me permettent de me régénérer, vous remettez en suspension les sédiments toxiques qui s’étaient déposés au fond de mon lit. Vous détruisez même les parties structurantes des berges.

Vous ne me croyez pas? Regardez simplement les aménagements qu’on doit faire et refaire pour maintenir les routes qui me longent, la 223 et la 133. Contre toute apparence, je ne suis pas aussi large qu’il n’y parait. Seul le chenal du centre de la rivière est profond, parfois moins de 30 mètres. En dehors de cette zone, je suis très peu profonde. Je convenais autrefois au transport ou au passage des grands voyageurs, mais les temps ont changé.

Les embarcations sont trop nombreuses, trop puissantes et sont destinées aux loisirs. Je suis une voie maritime et non un terrain de jeu. Je suis optimiste depuis que des gens veillent à ma santé, celle de ma flore et de ma faune. Il va de soi que je suis entièrement favorable au règlement que quatre maires attentifs ont promu. Il apporte aussi plus de sécurité aux plaisanciers qui navigueront d’une façon plus écologique. C’est la première préoccupation du ministère des Transports qui a accepté ce règlement. Et depuis, pour d’autres raisons, Pêches et Océan Canada a appuyé le projet. Cela va de soi, la santé maritime est de leur ressort.

Mais depuis quelques années, et c’est vrai pour l’ensemble du Pays, les changements climatiques affectent ma santé. Cela augmente la température de l’eau, favorise les cyanobactéries nocives pour la santé de l’humain qui me consomme, supprime l’oxygène de l’eau et cause la mort de nombreuses espèces animales et végétales. Vous avez vu cet été, tous ces poissons flottant sur un de mes bras, la Carignan.

Alors que vous sortez de la Cop26 et il est apparu encore plus clair que jamais, que chaque geste compte pour aider la planète. Aussi, c’est dans ce sens que le présent règlement veut agir. L’utilisation d’énergie fossile augmente ma température tandis que la végétalisation des rives me nourrit.

Voilà les amis, c’est essentiellement ce que je devais vous communiquer et je vous remercie à l’avance de penser à mon bien.

 

 


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