Menace pour la sécurité alimentaire
Ottawa doit déclencher Agri-relance en urgence

Après plusieurs mois à talonner Ottawa sur la situation difficile des agriculteurs québécois, le Bloc Québécois s’impatiente et réclame du gouvernement fédéral qu’il déclenche Agri-relance, un programme visant à aider les producteurs à reprendre leurs activités après une catastrophe naturelle. Il était pour l’occasion accompagné des représentants de l’Union des producteurs agricoles et de plusieurs associations du secteur maraîcher québécois venues livrer leur message au ministre fédéral de l’Agriculture, Lawrence MacAulay.

« Les producteurs horticoles québécois ont lancé un appel à l’aide en août dernier. Plus de 10 mois se sont écoulés depuis et ils sont toujours en attente de la confirmation qu’un programme Agri-relance soit déclenché par Ottawa. Cette lourdeur administrative est néfaste pour les entrepreneurs qui sont grandement touchés par les événements climatiques extrêmes de l’été 2023. Dans une récente enquête interne conduite par notre association le mois dernier, 44 % des producteurs ont affirmé rencontrer de grandes difficultés financières, au point de mettre en péril la nouvelle saison. Ils disposent de moins de liquidités et de fonds de roulement et plusieurs ont dû puiser dans leur marge de crédit. Dans ce contexte, il est urgent d’agir rapidement », explique Catherine Lefebvre, présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec.

« Dans le contexte des changements climatiques, la résilience alimentaire constitue un enjeu de plus en plus crucial. Pour faire face aux défis des extrêmes météorologiques, il est essentiel que les programmes de gestion de risque soient adaptés aux nouvelles réalités économiques et climatiques. Aussi, la capacité à réagir promptement des autorités devient un incontournable », souligne Pascal Forest, président de l’Association des producteurs de légumes de transformation du Québec.

Le secteur des fraises et framboises se remet d’ailleurs durement de la dernière saison, teintée par un gel en mai, une sécheresse intense, puis de pluies diluviennes. « Les dommages collatéraux de cet épisode climatique se font encore ressentir en 2024 chez bon nombre d’entreprises productrices de fraises et de framboises du Québec, tant au niveau des implantations que financièrement. L’année 2023 fut catastrophique pour le secteur maraîcher et des petits fruits : tout le monde le reconnait. Qu’attend le gouvernement fédéral pour soutenir adéquatement la principale région productrice de fraises et la deuxième en importance de production de framboises au Canada? », questionne Guy Pouliot, vice-président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.

Le manque de liquidité et les pertes de l’an dernier auront poussé plusieurs producteurs à réduire leur superficie cultivée, situation qui a un lourd impact sur les entreprises. « Nos circuits courts en souffrent. Des fermetures d’entreprises d’ici sont à prévoir dans un contexte pareil. L’Union des producteurs agricoles a déjà fait ses prédictions : on s’attend à en voir une ferme sur dix disparaître d’ici la fin 2024. Il faut vraiment se réveiller. Le gouvernement du Québec a demandé le déclenchement d’Agri-relance en novembre, il y a maintenant sept mois. Le fédéral tient les cordons de la bourse : il doit faire sa part et c’est urgent. Nous avons eu plus tôt ce matin une rencontre entre les représentants des producteurs et le ministre MacAulay. Il est maintenant sensibilisé et doit s’engager à livrer. Tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’action concrète de la part du fédéral, les agriculteurs québécois pourront compter sur le Bloc Québécois et sur moi pour le talonner », conclut Louis Plamondon, député de Bécancour – Nicolet – Saurel.


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