Courrier des lecteurs
Qui seront les prochains retraités à subir la médecine du Gouvernement?

Guy Drudi
Saint-Antoine-sur-Richelieu

Le 8 février dernier le Gouvernement du Québec a déposé le projet de loi no 126, projet dans lequel est énoncée une «PROPOSITION À L’ÉGARD DU RÉGIME DE RETRAITE DU PERSONNEL D’ENCADREMENT POUR LES MODIFICATIONS APPLICABLES AUX RETRAITÉS». Cette proposition a pour objet de modifier le Régime de retraite du personnel d’encadrement du Gouvernement du Québec (RRPE). L’État employeur vise ainsi à refiler en douce une part importante du déficit actuariel du RRPE, soit plus de 239 millions de dollars aux 28,000 cadres retraités et à leurs conjoints survivants.

Les 28,000 cadres retraités et leurs conjoints survivants n’ont pas été informés adéquatement de la volonté du Gouvernement de modifier à la baisse rétroactivement leur régime de retraite et, bien évidemment, ils n’ont pu réagir à ce coup de force. Encore aujourd’hui la majorité des cadres retraités ne sont pas informés du projet de loi 126 qui risque d’avoir un impact majeur sur leur vie.

Le Gouvernement a manqué à son devoir de diligence utile en omettant de faire connaître dans un délai raisonnable ses intentions aux personnes visées par le projet de loi. Le Gouvernement, qui dispose de toutes les coordonnés des retraités, avait tout le loisir de mener une consultation ouverte, transparente et conforme aux règles de bonne gouvernance. Il y a déni de démocratie évident. Nos droits de retraités ont été bafoués et nous considérons que le SCT fait preuve d’âgisme dans le présent dossier.

L’imposition par le Gouvernement de cette «proposition» constitue une attaque frontale aux droits acquis, réputés inaliénables des retraités et de leurs conjoints survivants. L’État employeur vient en quelque sorte renier sa signature en changeant les règles d’un contrat qui engage l’avenir financier de milliers de personnes qui l’ont loyalement servi.

S’attaquer aux droits acquis des retraités et des conjoints survivants, comme le fait présentement le projet de loi 126, est une injustice flagrante (ref.3) et n’est pas digne d’un gouvernement responsable, respectueux de ses engagements.

En reniant sa signature, en brisant le contrat qu’il a avec ses cadres retraités, le Gouvernement crée un dangereux précédent, il est le premier Gouvernement à poser un tel geste et à briser le lien de confiance avec ses employés retraités. La question qui se pose désormais au Québec est : Qui seront les prochains retraités à subir la médecine du Gouvernement?

Face à l’iniquité induite par le projet gouvernemental, il faut:

1. Que la «proposition» du Gouvernement soit retirée du projet de loi 126.
2. Que le régime de retraite actuel soit maintenu dans son intégralité.
3. Que le gouvernement du Québec s’engage à informer adéquatement et à obtenir le consentement des cadres retraités et des conjoints survivants pour tout projet de modification du RRPE pouvant avoir un impact sur leurs droits acquis.

Agir autrement ne pourrait que nourrir le cynisme et la perte de confiance envers nos dirigeants.

Je vous remercie de votre attention.

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