Le Contre-courant

Chronique médiation citoyenne
Les contrecoups d’un conflit

Une dame dans la soixantaine engage le fils de sa voisine, âgé d’une vingtaine d’années afin d’effectuer des travaux de jardinage et d’aménagement paysager chez elle.

Elle a confiance au jeune homme puisque celui-ci entretient déjà le terrain de ses parents, situé en bordure du sien. Il coupe la pelouse, taille les arbustes et les haies durant la belle saison et déneige les entrées et les escaliers en hiver.

Nouvellement retraité, le conjoint de la dame rencontre des difficultés d’adaptation à l’égard de son nouveau statut. Il se dévalorise depuis qu’il ne voit plus ses collègues, s’isole et trouve « le temps long ». Tranquillement, l’ennui fait son œuvre. Il se « cherche de l’ouvrage ».

Nullement attiré par l’entretien du terrain, il observe son épouse tout en maugréant contre la qualité du travail qu’elle effectue en compagnie de l’étudiant engagé. Il photographie le résultat des travaux afin d’appuyer sa position, présente les photos à sa conjointe qui, en retour, lui demande de cesser de la critiquer puisqu’elle apprécie jardiner. Elle exige qu’il cesse de la photographier.

Pendant que la pression monte dans le couple, la mère de l’étudiant surprend le voisin à prendre des photos sur lesquelles son fils apparaît parfois. Elle interprète le geste du voisin comme une provocation, mais elle se sent mal à l’aise d’affronter directement le nouveau retraité avec qui elle entretient une bonne relation.

Elle a déjà entendu parler de la médiation citoyenne. Elle entre donc en contact avec les médiateurs afin de les rencontrer pour discuter de la situation.

Au cours de la première rencontre avec les médiateurs qui travaillent toujours en tandem, elle expose les faits tel qu’elle les perçoit.

Les médiateurs entrent ensuite en contact avec le voisin retraité. Celui-ci affirme que le fils de sa voisine apparaît accidentellement sur certaines photos et qu’il s’engage à éviter de le photographier. Il ne juge pas nécessaire de poursuivre la médiation qui est toujours volontaire.

Toutes les parties impliquées dans cette situation aurait eu intérêt à se rencontrer face à face en médiation même si elles avaient l’impression que le différend était réglé.

Toutefois, elles auront à vivre des conséquences :

  • La conjointe du retraité, par devoir de loyauté envers son mari, a congédié l’étudiant; ce faisant, elle sera privée de son aide.
  • L’étudiant a perdu un revenu d’appoint qui contribuait à défrayer ses frais de scolarité.
  • La mère du jeune homme aurait souhaité poursuivre la médiation afin d’échanger avec son voisin avec qui elle n’a jamais eu de problème avant qu’il ne prenne sa retraite. Elle aurait aimé lui faire comprendre qu’il doit occuper son temps de façon plus constructive afin de juguler son ennui.
  • L’expression des émotions en médiation aurait pu aider le retraité à réaliser les avantages d’une « deuxième vie » stimulante.

La médiation, si elle s’était poursuivie, aurait donné l’occasion aux deux parties d’échanger afin d’éviter les conséquences que l’on connait.

À Contrecoeur, Varennes et Verchères, on peut rejoindre les médiateurs citoyens au 514-358-7249 pour un retour d’appel rapide.

Équijustice
Réseau de justice réparatrice et de médiation citoyenne
www.equijustice.ca


Pour ne rien manquer des nouvelles hyperlocales du www.lecontrecourant.com, aimez notre page Facebook et inscrivez-vous au Contre-courriel !

Vous pourriez aimer aussi :

Share This