Jean-François Lévesque, PDG de la CCIRS; Émile Cadieux, vice-président principal, Québec & Maritimes chez Transdev Canada;​​​​​​​ Danick Jolicoeur, président du Groupe Goyette; Louis-Philippe Allard, directeur général chez CargoM; ​​Carole Grenier, vice-présidente logistique chez Olymel.

Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud
Transport et logistique sur la Rive-Sud, une grande rencontre stratégique pour façonner l’avenir de la région

Le 17 avril dernier, la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud tenait sa deuxième Grande Rencontre stratégique de la saison, cette fois-ci consacrée aux défis et aux opportunités du transport sur la Rive-Sud. Présenté par Transdev Canada – dont le siège social se trouve à Brossard –, l’événement a rassemblé les acteurs clés du secteur — experts en transport, représentants d’entreprises et décideurs politiques — pour réfléchir aux enjeux cruciaux de mobilité et de logistique dans la région.

Le transport demeure un dossier majeur pour la Chambre, qui en fait une véritable priorité depuis de nombreuses années. Qu’il s’agisse de l’élargissement de l’autoroute 30, du développement du transport collectif, du soutien au Port de Montréal à Contrecœur ou de l’appui à la Zone d’innovation en aérospatiale, la Chambre multiplie les représentations pour améliorer concrètement les conditions de transport des marchandises, des travailleurs et des citoyens de la Rive-Sud. Cette Grande Rencontre stratégique marquait un pas de plus dans cette mobilisation, en favorisant le dialogue entre les parties prenantes et en consolidant une vision commune pour un réseau de transport plus efficace, accessible et structurant sur la Rive-Sud.

Ce fut l’opportunité pour la Chambre et ses partenaires de réitérer les trois messages suivants :

1. Unir les forces pour un transport collectif plus intégré et performant

La Grande Rencontre stratégique a mis en lumière la nécessité d’une collaboration renforcée entre les différents acteurs du transport collectif pour surmonter les défis de fréquentation, de financement et d’expérience client. Une meilleure intégration des services est jugée essentielle pour offrir un réseau plus fiable et attractif sur la Rive-Sud.

2. Moderniser les infrastructures pour soutenir la logistique et la compétitivité

Les panélistes ont souligné l’urgence d’investir dans des projets structurants, comme l’élargissement de l’autoroute 30, l’implantation d’un mode de transport structurant sur le boulevard Taschereau entre Brossard et Longueuil, et l’aménagement d’un dépôt à conteneurs sur la Rive-Sud, afin de réduire la congestion routière et améliorer l’efficacité de la chaîne logistique, tout en diminuant son empreinte carbone.

3. Positionner la Rive-Sud comme un acteur stratégique du commerce international

L’expansion du Port de Montréal à Contrecœur et l’ouverture vers de nouveaux marchés internationaux sont présentées comme des leviers clés pour renforcer la compétitivité des entreprises québécoises. La Rive-Sud se positionne ainsi comme une plaque tournante logistique au service du rayonnement économique du Québec.

Retour sur cette demi-journée de réflexion stratégique pour la Rive-Sud

Panel 1, présenté par exo : Transport collectif sur la Rive-Sud – défis et perspectives

La journée a débuté sous le signe de la collaboration, avec un panel réunissant les principaux acteurs du transport collectif de la région. Denis Andlauer, vice-président à l’exploitation du REM chez CDPQ Infra; Jim Colonel-Bertrand, directeur principal exploitation autobus et transport adapté chez exo – Réseau de transport métropolitain; Ludwig Desjardins, directeur exécutif, développement et performance à l’ARTM – Autorité régionale de transport métropolitain; Arthur Nicolet, président et chef de la direction chez Transdev Canada; et Nicolas Tanguay, directeur principal stratégie, planification et innovation au RTL – Réseau de transport de Longueuil, ont dressé un portrait clair des défis actuels, allant des fluctuations de fréquentation aux contraintes budgétaires, en passant par les enjeux de communication avec les usagers. Ensemble, ils ont aussi mis de l’avant plusieurs leviers de solution, dont l’innovation technologique, l’amélioration de l’expérience client et une collaboration renforcée entre les différents partenaires du réseau.

La discussion a permis de cerner plusieurs obstacles majeurs pour les usagers : attentes élevées en matière de modes de paiement, zones tarifaires jugées complexes, et temps de parcours souvent dissuasifs. Tous les panélistes ont exprimé un même constat : pour améliorer l’offre, il faut impérativement renforcer la collaboration entre les différents intervenants et sortir des approches en silo. Une meilleure intégration des services et une vision commune sont essentielles pour offrir un réseau plus fiable, plus attractif et plus accessible.

Le constat est clair : si le mode actuel de financement persiste, un million de déplacements supplémentaires en voiture s’ajouteront au réseau d’ici 2050. Les parties prenantes n’auront d’autre choix que d’unir leurs forces, faire preuve de proactivité, d’agilité et d’audace pour repenser ensemble le futur du transport collectif sur la Rive-Sud.

Panel 2, présenté par Pro-Quai : Transport de marchandises, chaîne logistique et défis d’intermodalité

La journée s’est poursuivie avec un panel axé sur le transport de marchandises et la logistique, réunissant Louis-Philippe Allard, directeur général chez CargoM; Émile Cadieux, vice-président principal, Québec & Maritimes chez Transdev Canada; Carole Grenier, vice-présidente logistique chez Olymel; et Danick Jolicoeur, président du Groupe Goyette. Sans surprise, la congestion routière s’est imposée comme l’un des enjeux centraux de la discussion. Les problématiques récurrentes liées aux autoroutes 10, 20 et 30 engendrent des pertes d’efficacité et de rentabilité pour les transporteurs, affectant directement la performance de toute la chaîne logistique. Les panélistes ont d’ailleurs souligné que le transport de personnes et le transport de marchandises partagent les mêmes contraintes d’infrastructures. Ils plaident en faveur du développement de voies dédiées ou dynamiques aux déplacements des personnes et des marchandises, estimant que la présence massive de véhicules solo constitue la véritable cause de la congestion sur les routes.

Néanmoins, la Rive-Sud possède un potentiel logistique exceptionnel, renforcé par l’expansion du Port de Montréal à Contrecœur et par ses accès terrestres névralgiques. Ces atouts facilitent les connexions avec l’ouest du Canada, les États-Unis et les marchés internationaux. Pour maximiser le potentiel logistique de la région, les panélistes prônent l’implantation d’un véritable dépôt à conteneurs sur la Rive-Sud. À l’heure actuelle, l’obligation pour les transporteurs de se rendre à Montréal engendre une pression accrue sur les infrastructures routières. Un dépôt régional permettrait non seulement de diminuer significativement les kilomètres parcourus, mais aussi d’améliorer l’efficacité des opérations et de réduire l’empreinte carbone du secteur.

Enfin, les prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de cette industrie, alors que l’intégration de l’intelligence artificielle pourrait transformer en profondeur les chaînes logistiques. En plus d’accroître la productivité, elle offrira des outils puissants pour répondre aux attentes croissantes en matière de rapidité, tout en renforçant la fiabilité du transport de marchandises.

Panel 3, présenté par le Port de Montréal : Chaînes logistiques en mutation – propulser le Québec sur les marchés mondiaux

La journée s’est conclue sur le thème des marchés internationaux, avec un panel réunissant Julien Baudry, chef de cabinet et directeur des relations externes à l’Administration portuaire de Montréal; Stéphane Fallecker, directeur des exportations pour l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient chez Investissement Québec International; et Zeeshanali Fazal, directeur régional pour la Montérégie et l’Estrie chez EDC – Exportation et développement Canada. Ensemble, ils ont mis en lumière le rôle stratégique de la chaîne logistique dans la compétitivité des entreprises québécoises à l’échelle mondiale.

Parmi les sujets abordés, la guerre commerciale actuelle avec les États-Unis a sans surprise été évoquée comme un élément de contexte à ne pas négliger. Bien que les exportations vers ce pays demeurent importantes — en raison de la proximité, des coûts et de la simplicité des échanges — cette crise illustre aussi le retard du Québec à se diversifier sur d’autres marchés. Les panélistes ont souligné que, malgré leur réputation internationale, les produits québécois ont souvent manqué de compétitivité par le passé, faute d’accompagnement adéquat. Des marchés comme le Mexique et la région indo-pacifique, pour ne nommer que celles-ci, offrent pourtant de réelles perspectives de croissance, à condition que les entreprises soient bien préparées, structurées et soutenues dans leur démarche d’exportation.

Enfin, l’expansion du Port de Montréal à Contrecœur a été présentée comme un levier déterminant pour l’avenir logistique de la Rive-Sud. Cette infrastructure majeure viendra non seulement améliorer les capacités d’exportation, mais contribuera également à positionner le Québec comme un acteur incontournable du commerce international.

Des échanges porteurs pour façonner l’avenir logistique de la Rive-Sud

En réunissant des experts de premier plan autour des enjeux de mobilité, de logistique et d’exportation, cette deuxième Grande Rencontre stratégique de la saison a permis de faire émerger des constats clairs, des pistes de solution concrètes et, surtout, un appel à une collaboration renforcée entre les acteurs du transport sur la Rive-Sud. Portée par l’engagement de ses partenaires et la participation active de la communauté d’affaires, cette rencontre s’inscrit dans la volonté ferme de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud de se positionner comme un acteur incontournable du développement économique de la région, et de faire avancer des dossiers structurants, au bénéfice des citoyens, des entreprises et de l’économie du Québec tout entier.

À propos de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (CCIRS)

Depuis 1959, la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud agit comme catalyseur de la croissance économique de la Rive-Sud, en plus d’être un porte-parole reconnu auprès de la communauté d’affaires, du public et des différents paliers de gouvernement.

Elle exerce une influence significative en mobilisant et en donnant une voix aux entreprises et aux acteurs économiques de son territoire, établissant ainsi sa position en tant que réseau indispensable pour la communauté d’affaires de la seconde région économique en importance au Québec.

 -Communiqué-

 

 


Pour ne rien manquer des nouvelles hyperlocales du www.lecontrecourant.com, aimez notre page Facebook et inscrivez-vous au Contre-courriel !

Vous pourriez aimer aussi :

Share This