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Contrecoeur, un terreau fertile à la culture !

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Denis-Charles Drapeau

Toujours curieux de savoir ce qui se trame dans notre beau coin de pays, le Contre-courant.com s’est rendu à la Maison de la culture Lenoblet-du-Plessis de Contrecœur afin d’en apprendre plus sur les activités de Culture C et sur son exposition estivale Les forgerons au Québec : DE LA NOUVELLE-FRANCE AUX JEUX VIDÉO.

Sur place, nous avons rencontré Monique Provost, responsable de la recherche et de la mise en œuvre de l’exposition. Madame Provost, nouvelle résidente de Contrecœur depuis 3 ans, possède un doctorat en ethnologie et patrimoine de l’Université Laval, où elle a fait sa thèse sur l’histoire du tambour frappé à la main au Québec. C’est de cette façon qu’elle a découvert que le djembé au Québec est davantage considéré comme un outil servant à «être collectivement» plutôt qu’un simple instrument de musique. «Le tambour frappé est utilisé de façon particulière au Québec, il rassemble les gens et il aide à créer un esprit d’unité. Un peu ce que l’on retrouvait dans nos anciennes veillées, ou encore dans les partys technos», nous dit la chargée de projet.

Le patrimoine immatériel de Contrecœur

À son arrivée à l’organisme Culture C, Monique Provost a reçu un mandat à trois volets. D’abord, créer une structure pour la collecte de données, afin de faire l’inventaire du patrimoine immatériel de Contrecœur (les pratiques, les traditions, les façons de faire, les contes, les légendes, la musique, etc.). «Parce que cela n’a jamais été fait et pour que les gens puissent se réapproprier leur mémoire de façon concrète, comme pour les festivités du 350e anniversaire de la Ville» précise-t-elle. D’ailleurs, un des principaux objectifs de cette collecte est aussi de faire des expositions. Comme l’exposition virtuelle sur l’histoire de la chaussure à Contrecœur qui verra le jour cet automne (voir article). Le troisième volet de la chargée de projet est l’exposition qui porte sur l’évolution du savoir et du rôle du forgeron au Québec.

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Pourquoi la forge à Contrecœur ?

Selon les recherches de Mme Provost, il ne semble pas y avoir de tradition forgeronne à Contrecœur. Alors pourquoi Contrecœur ? «Vous savez, on peut planter des graines un peu partout, mais ça ne poussera pas. Ici, il y a un terreau fertile, une réceptivité, une ouverture que je ne trouverai jamais dans les grands centres, où l’on investit plutôt dans l’architecture et le numérique», répond la principale intéressée. Dans le même sens, Mme Provost s’intéresse moins aux différents outils qu’aux techniques de forge. Pensons à la façon dont le forgeron avait l’habitude de frapper le métal, ou encore à la manière dont il transmettait son savoir et ses connaissances.

Le patrimoine forgeron

On peut lire dans le document de présentation, qu’aujourd’hui il ne reste que peu de choses des techniques manuelles des artisans-forgerons qui ont contribué à construire le pays. Cette exposition a pour objectif de faire connaître à la population les principaux éléments du patrimoine immatériel de la forge encore vivants au Québec. Essentiellement, elle raconte et met en scène l’arrivée des forgerons en Nouvelle-France, comment ils se sont adaptés à l’industrialisation, et comment le forgeron évolue aujourd’hui comme personnage mythologique du XXIe siècle dans les jeux vidéo, les jeux de rôle des mondes fantastiques et virtuels.

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Une exposition présentée en cinq tableaux

La forge : le « lieu » de travail du forgeron et ses techniques de base. On reconstitue une forge et on vise à transmettre au visiteur des connaissances de base sur les métaux et sur les méthodes de transformation par le forgeron Mathieu Collette, un spécialiste de la forge antique.

La Nouvelle-France : le forgeron de la traite des fourrures, au développement préindustriel. Ici, il s’agit de renseigner le visiteur sur le caractère adaptatif des pratiques du forgeron québécois. Ce tableau présentera le rôle primordial du forgeron dans l’implantation de la colonie française et explique comment ses pratiques professionnelles se sont adaptées au fil des changements socioéconomiques qui ont marqué l’Histoire.

Le forgeron face à l’industrialisation. Le but est de faire connaître l’impact du développement de l’industrialisation métallurgique sur les pratiques artisanales du forgeron. Le visiteur comprend, dans une relation de cause à effet, les transformations du métier de forgeron dans le contexte industriel et constate les raisons de sa disparition progressive.

La forge artisanale d’aujourd’hui, la sauvegarde du patrimoine immatériel. L’objectif de ce tableau est de faire connaître le métier de forgeron pratiqué de nos jours et d’y mettre en valeur les artisans. Le visiteur peut directement contempler les œuvres exposées, et, à ce stade du parcours, il est en mesure d’apprécier les méthodes de fabrication énoncées par les forgerons sur vidéo ou sur des panneaux explicatifs.

Le forgeron dans la société virtuelle du XXIe siècle. Aujourd’hui, les gens connaissent le forgeron traditionnel qu’à travers les jeux vidéo et il a toujours été le meilleur ami du joueur. Dans une majorité de jeux d’inspiration historique, il occupe un rôle clé : celui de rendre l’aventurier plus fort au combat en lui fournissant armes et armures. En plus d’offrir un espace de divertissement, on vise à faire découvrir au visiteur l’évolution du rôle du forgeron dans les jeux vidéo depuis leur tout début jusqu’aux dernières avancées en matière de jeux en ligne.

Devoir de mémoire

Que vous vouliez en apprendre plus sur la forge au Québec ou encore pour y déposer vos objets et vos histoires se rattachant à la ville de Contrecœur, passez donc à la Maison de la culture Lenoblet-du-Plessis de Contrecœur cet été ! « Car dans les mémoires citoyennes, il y a l’identité locale de Contrecœur, en la partageant, elle contribue à valoriser le patrimoine collectif local, le patrimoine que l’on veut vivant. Les collectes des mémoires de Contrecœur permettront de mieux se préparer aux célébrations du 350e et de s’apprêter à célébrer collectivement un passé de proximité accessible à tous », tient à souligner Mme Provost.

Vous avez des suggestions de reportages, écrivez-nous : redaction@lecontrecourant.com

Les forgerons au Québec : DE LA NOUVELLE-FRANCE AUX JEUX VIDÉO
L’exposition estivale de la Maison de la culture Lenoblet-du-Plessis
4752 route Marie-Victorin à Contrecœur
Ouvert tous les jours de 10 h à 17 h, du 24 juin au 5 septembre 2016.
Vernissage officiel le 7 juillet 2016, 17h00

Plus d’information :
info@culturec.net
450 587-5750

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